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Une saison oubliée, mais pourquoi ?

Photo du rédacteur: christine chaumartinchristine chaumartin


Certains livres naissent sans qu’on sache trop pourquoi. Ils devaient mûrir dans un coin de la tête, bien cachés, en attendant le déclic qui les feraient émerger à la surface de la conscience.

Pour La Fille de l’Ours, mon roman qui se passe au XIXe siècle dans le Montana, le déclencheur a été la première phrase : « Cet hiver-là, les bêtes sortirent des bois. » Elle s’est imposée, je ne sais trop pourquoi, un soir où je traversais ma campagne, de retour du travail, entre chien et loup. Puis, tout s’est enchaîné.

Pour Une saison oubliée, c’est Verlaine qui chantait dans ma tête.


« Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu’éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu… »


Ce poème éveille en moi une réminiscence, le souvenir chancelant d’un ancien jardin que possédaient mes grands-parents lorsque j’étais une toute petite fille, j’avais peut-être cinq ans. Je n’y suis allée que quelques fois, mais je garde l’image, sans doute fausse, d’une porte de fer forgé, noyée dans la végétation, et celle de fragiles violettes au milieu des orties.

J’aborde les rives d’un âge où les souvenirs d’enfance coulent entre les doigts, alors même qu’on voudrait les retenir. C’est peut-être pour cela que j’ai imaginé Lucile, l’héroïne d’Une saison oubliée, remontant aux sources de son histoire, quitte à découvrir de douloureux secrets de famille. Rien cependant n’est autobiographique dans ce roman et selon l’expression consacrée, toute ressemblance avec des faits ou des personnes réelles ne serait que pure coïncidence.

Mais l’imaginaire se nourrit de rencontres, de souvenirs et de lectures, d’amours et de désamours. Et les coïncidences prennent sens.

J’avais envie d’eau dormante, de celle dont il faut se méfier, séduisante et inquiétante, avec sa faune mystérieuse. Je rêvais d’un étang sous la chaleur, de ses couleurs et de ses odeurs. Il est devenu une entité centrale du roman. Un des mille étangs de la Brenne. Un autre souvenir d’enfance.

La Brenne, le Berry, ses légendes et George Sand qui nous les a contées. Encore une coïncidence si, dans la maison familiale, Lucile trouve un exemplaire des Légendes rustiques de la bonne dame de Nohant ?

Il m’est difficile d’en dire plus ici, sans que ce plus devienne trop. Je me tais donc et cède la parole à Lucile pour la laisser vous embarquer dans sa quête.


 
 
 

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