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Photo du rédacteurchristine chaumartin

Carlo Crivelli 3 et Le Caravage.


Madonna della Candeletta, détail.

Si vous déroulez les articles du blog, vous trouverez deux autres articles consacrés au peintre fétiche de Lucien, un qui vous présentait les œuvres de Carlo Crivelli évoquées dans Château La Fugue et un autres pour celles mentionnées dans Hareng au sang.

Il est grand temps de parler de celles mentionnées dans le troisième opus, Dans la gueule du Loup !

Lucien et Émile se rendent en effet à la Pinacothèque de Brera à Milan, qui conserve une belle collection de Crivelli.

Voici donc quelques illustrations et quelques rappels.

De la vie de Carlo Crivelli, on ne sait que peu de choses.

Il est né vers 1430-1435 à Venise et mort vers 1495, sans doute à Ascoli Piceno, dans les Marches. Il fut formé à Murano par Vivarini et Alemagna, puis sans doute à Padoue par Squarcione. Condamné à Venise pour adultère, il se retira dans les Marches où, à partir de 1468, il produisit la majorité de ses œuvres. Des concombres qu’il peint avec le plus grand réalisme sur la plupart de ses tableaux, il a fait sa signature. Ce symbole incongru reste obscur et sujet à de multiples interprétations, parfois loufoques, sans qu’aucune n’ait encore fait l’unanimité des experts. Lucien, bien sûr, a sa propre théorie, qu’il dévoilera un jour dans le livre qu’il prépare.


Lucien et Émile s'installent dans la salle des Crivelli, à la Pinacothèque de Brera (en rouge, les extraits de Dans la gueule du Loup) :



"Plus loin surtout, se trouvait la salle des Crivelli. Dans une lumière feutrée, l’or des polyptyques éclatant sur les murs rouge sombre plongeait la pièce dans une atmosphère quasi mystique. Lucien et Émile s’assirent sur les sièges curules face au Triptyque de San Domenico de Camerino et à la Madonna della Candeletta."



Madonna della Candeletta

"Ils reportèrent leur attention sur le panneau restauré par Leonora. Sous une arche végétale chargée de fruits trônait la Vierge couronnée, vêtue d’un somptueux manteau bleu et or. Son visage est d’un ovale parfait et elle baisse les yeux sur l’Enfant qu’elle contemple avec sérieux. Il ne sourit pas plus qu’elle en serrant dans sa main la poire qu’elle vient de lui offrir. De l’ensemble se dégage une impression de paix mystérieuse.

(...)

– Quand on voit la finesse des doigts de Marie, on reconnaît tout de suite la patte de ce cher Crivelli.

– Absolument. Et cette fois, le relief vient du jeu des plans, comme en trompe l’œil. On pourrait presque croire que la rose, les cerises et la bougie sont des offrandes déposées par des spectateurs aux pieds de la Vierge.

– Et toujours cette profusion de symboles ! La pomme du péché, les lys de Marie, les roses rouges et les cerises pour la Passion… Et cette poire dans les mains du petit Jésus, rappelez-moi ce qu’elle signifie.

– Il y a deux interprétations, expliqua Lucien, parfois on la considère comme une autre représentation de la pomme pour la faute originelle, mais pour certains, elle symbolise la douceur de la rédemption. Personnellement, je préfère cette deuxième version.

– Moi aussi. En tout cas, le fameux concombre est bien présent dans les deux œuvres !

Sur le Triptyque de San Domenico, suspendue à la plus haute guirlande, la cucurbitacée triomphante pointait comme un doigt obscène la tête auréolée de Marie et dans la Madonna della Candeletta, deux couples composés d’une pomme et d’un concombre encadraient symétriquement le tableau, au niveau de la tête de Jésus.

– Vous savez que vous ne m’avez jamais dit ce que vous pensiez de ces concombres, poursuivit Émile.

– Vraiment ? Eh bien, ça reste à affiner mais pour ma part, je crois que…"



Triptyque de San Domenico de Camerino

"Il désigna le triptyque. Sur le panneau central, la Vierge sur un trône tenait sur ses genoux l’Enfant Jésus serrant dans ses petites mains un oiseau aux ailes déployées, un pinson peut-être. À sa gauche, saint Pierre martyr, un poignard planté dans la poitrine et un cimeterre fiché dans la tête, accompagné de saint Venanzio. À sa droite, saint Pierre vêtu de riche brocart et coiffé de sa tiare, à côté de saint Dominique.

– C’est un des derniers polyptyques où l’on trouve encore une influence byzantine avec le fond d’or et jusque dans les instruments du martyr de saint Pierre de Vérone.

– C’est vrai que la hache qui lui fend le crâne fait très orientale, reconnut Émile.

– Et regardez les clés de saint Pierre, elles sont retenues par un véritable fil d’or.

– C’est prodigieux ! Elles sortent littéralement du tableau !

– Par la suite, Crivelli va abandonner ce procédé d’ornements en relief. Rien de tel dans la Madonna della Candeletta."


Pour faire comme Émile et Lucien, je vous invite à visiter le site du musée de Brera, c'est ici :

pour le triptype :

pour la Vierge à la chandelle :


Et comme Émile et Lucien ont également admiré les œuvres de Mantegna, les voici :


La Vierge aux chérubins, Andrea Mantegna,1485
Lamentation sur le Christ mort, Mantegna, vers 1480

"Ils s’arrêtèrent plus longuement dans la salle des Mantegna. Son influence était sensible dans l’art de Crivelli et Leonora lui avait consacré sa thèse : deux raisons pour lui accorder un traitement de faveur. Dans des registres différents, La Vierge aux chérubins et La Lamentation sur le Christ mort les laissèrent sans voix par leur puissance et leur incroyable modernité."

Et pour terminer, voici La Nativité avec saint François et saint Laurent du Caravage, mais je ne vous en dis pas plus...



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